Equipe : Ressources en sol sous changements globaux
Afin de mieux connaître et de préserver les services écosystémiques rendus par les sols en milieu cultivé, le projet de l’équipe “Ressource en sol sous changements globaux” est de développer des connaissances, méthodes et outils pour mieux appréhender le sol et les facteurs et mécanismes qui régissent ses différenciations dans l’espace (du profil de sol à la région) et dans le temps (de l’événement pluvieux, à la pluri-décennie), en lien avec le climat, les pratiques culturales et les infrastructures du paysage cultivé.
Le sol est appréhendé par l’équipe selon la vision classique du pédologue (de la surface à la roche mère) en y ajoutant cependant une focalisation sur son horizon de surface (0-5 cm), le plus impacté par l’agriculture et objet stratégique pour les propriétés telles que l’érodibilité et l’infiltrabilité.
Les axes de recherche
Les travaux de cette équipe s’organisent en 4 axes, dont deux à dominante méthodologique, un à dominante cognitive, et le dernier à dominante opérationnelle :
- Un premier axe porte sur la caractérisation in-situ de certaines propriétés fonctionnelles du sol (infiltrabilité, érodibilité, réserve utile, coefficient de sorption). L’objectif principal est de développer des approches rapides et peu coûteuses pour pouvoir multiplier les caractérisations de ces propriétés dans l’espace ou dans le temps. Elles s’appuient sur de l’expertise pédologique de terrain et des démarches participatives, associées à des outils tels que la photogrammétrie, la spectrométrie Visible Proche Infrarouge, la géophysique et l’imagerie Très Haute Résolution Spatiale.
- Le deuxième axe porte sur la cartographie et le suivi des propriétés du sol. Se basant sur des approches alliant télédétection de propriétés de sol et élaborations de modèles de cartographie numérique de sol, les objectifs sont i) de perfectionner ces approches pour gérer l’incertitude depuis les données d’entrées jusqu’aux produits cartographiques délivrés aux utilisateurs, ii) de passer de cartographies de propriétés primaires à celles de propriétés fonctionnelles et iii) d’aborder le suivi des dynamiques de propriétés de sol en utilisant des séries temporelles d’images de télédétection (multispectrale, hyperspectrale, modèles numériques de surface).
- Le troisième axe porte sur l’étude des facteurs et mécanismes d’évolution spatio-temporelle de la ressource en sol qui, en milieu méditerranéen, est principalement reliée auprocessus d’érosion hydrique. Des travaux sont menés sur les interactions et synergies entre processus élémentaires (désagrégation et splash, érosion en rigoles et ravinaire) et leur importance relative, ainsi que sur l’effet des structures et interfaces modulant la connectivité sédimentaire. Des travaux s’intéressent aussi au rôle et devenir des matières organiques ou autres molécules fortement adsorbées sous l’effet de l’érosion hydrique. Par ailleurs, l’équipe étudie aussi les processus de morphogenèse et de pédogénèse de sols localisés dans des positions particulières mais stratégiques vis à vis des flux d’eau et de contaminants (e.g., sols sous fossés, sous ravines).
- Le dernier axe porte sur l’étude des aménagements (banquette, terrasse, fossé, retenue, etc) et pratiques culturales (e.g. non labour, culture intercalaire) et de leur efficacité anti-érosive en vue d’une gestion durable des paysages. Il s’agit d’étudier l’efficacité de ces pratiques et aménagements via des approches expérimentales et si possible des retours d’expérience sur des bassins aménagés de longue date, et d’étudier leur acceptabilité socio-économique. Des travaux de modélisations pour simuler l’impact de ces aménagements (e.g., LANDSOIL, MHYDAS_Erosion, SWAT…) sont menés sous la contrainte des changements globaux, afin d‘étudier les effets «off-site» (e.g. turbidité des eaux, comblement des barrages).